Le pervers narcissique semble moins traverser nos vies réelles que les fictions. Ce sont souvent des personnalités qui font le succès de certains films : Basic Instinct, Harry un ami qui vous veut du bien, ou encore le diable s’habille en Prada… Et pourtant, en psychiatrie, le pervers narcissique n’existe pas en tant que tel : Le manuel statistique des troubles mentaux (DSM5) décrit les troubles de la personnalité narcissique et même dans les ouvrages de vulgarisation autour des personnalités difficiles, comme celui de Christophe André et François Lelord, le pervers narcissique est absent. Comme s’il n’existait pas.
Quelles sont les origines du Pervers Narcissique ?
Pourtant la notion de pervers narcissique a bien été théorisée par un psychiatre. Il s’agit de Paul-Claude Racamier, psychiatre et psychanalyste français (1924-1996) qui évoque dans ces travaux plutôt une pathologie relationnelle qu’un trouble de la personnalité.
Alberto Eiguer (psychiatre et psychanalyste français) reprend dans les années 90, les recherches de Racamier et les affine en précisant qu’il s’agit d’un cas particulier de la personnalité narcissique. Les personnalités narcissiques ne sont pas toutes des pervers narcissiques. Convoqué dans des travaux sur le harcèlement moral, le pervers narcissique devient une “superstar” de la psychologie en entreprise… et cela peut aller loin puisqu’il deviendrait tout simplement un sociopathe (comme Sharon Stone dans Basic Instinct). Un sociopathe est une personne qui a un trouble de la personnalité caractérisé par le mépris des normes sociales, une difficulté à ressentir des émotions, un manque d’empathie et une grande impulsivité.
Comment qualifier le pervers narcissique ?
Harcèlement moral et existence d’un pervers narcissique en entreprise ou dans la sphère de vie personnelle ne sont pas des équivalences mathématiques. Le harcèlement moral peut exister sans personnalité difficile. A défaut et dans la sphère professionnelle, c’est davantage la personnalité narcissique qui peut être mise en cause dans le harcèlement moral.
La personnalité narcissique recouvre les caractéristiques suivantes :
- Elle sait intimement qu’elle est supérieure aux autres et mérite davantage de reconnaissance qu’eux.
- Elle est ambitieuse avec une vision de la réussite clinquante, en mode VIP et à partager avec des VIP.
- Elle apprécie qu’on la flatte mais ne donne aucun signe de reconnaissance en retour, si c’est le cas, c’est davantage dans un objectif de manipulation.
- Elle est peu touchée par les émotions d’autrui mais peut se mettre très fort en colère lorsqu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut.
Le pervers narcissique dispose des mêmes traits de personnalités auxquels s’ajoutent la perversion, et plus précisément la perversion d’autrui.
La perversion consiste à détourner quelque chose de son sens et de son but. La perversion d’autrui c’est donc la non-reconnaissance que les autres sont des personnes. Le pervers narcissique considère les autres comme des objets. On le reconnaît parce qu’il va s’employer à dévaloriser les personnes en utilisant des leviers psychologiques ou physiques. Décrit ainsi, le pervers narcissique se rapproche effectivement du sociopathe et il n’est pas possible de le coacher.
Par contre, le coach peut travailler avec ses clients à reconnaître et comprendre leur type de personnalité pour travailler avec eux sur leur communication, émotions, stress et comportements (non pathologiques).
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