La grande démission, un phénomène qui vient des Etats-Unis
Les chiffres parlent d’eux mêmes : 38 millions d’Américains ont démissionné pendant la pandémie et bouleversent le marché du travail. Les départs sont recensés avant tout dans le secteur des services mal payés et exposés au Covid-19. Sur les 4,5 millions d’Américains ayant démissionné en novembre 2021, 20 % étaient dans l’hôtellerie-restauration, 18 % dans le commerce, 17 % dans les entreprises de services et 13 % dans la santé et l’aide sociale.
Résultat, face à la pénurie de main-d’œuvre, les entreprises sont obligées, face à la grande démission, de s’ajuster et les salariés habituellement peu avantagés s’en sortent le mieux. Les jeunes (16-24 ans) sont les grands gagnants, avec une hausse des salaires, supérieure à 10 %, qui bat les records de 2006, et les salaires les plus bas (premier quartile) ont progressé de 5,4 %, tandis que les plus élevés n’ont augmenté que de 2,8 %, selon la Fed d’Atlanta.
Les raisons des départs sont nombreuses :
- Burn-out,
- quête de sens,
- souhait de passer plus de temps avec sa famille
- Envie de créer son entreprise…
Une tendance qui se confirme en France
Comme dans d’autres pays, en France, le mouvement prend de l’ampleur. Selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), « la hausse des fins de contrat à l’initiative du salarié ne concerne pas seulement les CDI. En juin 2021, les ruptures anticipées de CDD se situent 25,8 %, au-dessus du niveau atteint deux ans auparavant. »
Le chercheur Vincent Meyer, résume ainsi le mouvement : « Le marché du travail s’est retourné. Il est plus facile de quitter son travail car on peut en retrouver un plus facilement. Ajoutez à cela un profond questionnement sur le sens de son travail et de sa vie, nourri par la crise sanitaire et vous avez tous les ferments d’une “grande démission”.»
D’après « Le Monde », « dans une note de recherche, Goldman Sachs a averti que le mouvement anti-travail constituait un « risque à long terme » pour la participation au marché du travail. En effet, le taux de participation à l’emploi est de 61,9 %, contre 63,4 % avant la crise sanitaire. » Arnaud Leparmentier, correspondant à New York, a recueilli le témoignage d’un de ces démissionnaires américains :
« Chance Landesman, a quitté ses études de philosophie au début de la pandémie, lorsque les cours sont passés en distanciel. A l’époque, il avait parié son épargne sur la chute des marchés et avait plus que décuplé sa mise. Son magot lui a permis de s’installer dans un appartement à Brooklyn, de subvenir à ses besoins en dépit d’un impôt sur les plus-values de plusieurs centaines de milliers de dollars à payer et de commencer une carrière d’entrepreneur et d’artiste. « Je travaille beaucoup sur le monde numérique, j’essaye d’entrer dans le monde des NFT (œuvres d’art numérisées, comme des bitcoins). J’ai pris conscience de l’importance d’économiser et d’investir. Je m’inquiète pour les jeunes qui jouent le jeu normal avec un travail traditionnel de salarié. »
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