Confiance en soi : Ce que les clients ne disent pas toujours

Pourquoi la confiance en soi est-elle si souvent au cœur des situations amenées par les clients en coaching ?

Témoignage d’un coach sénior

Au fil des années de pratique, une constante revient inlassablement dans mes accompagnements : la confiance en soi. Quel que soit l’objectif exprimé par mes clients — évoluer dans leur carrière, mieux gérer un conflit, oser prendre la parole, clarifier un projet ou même retrouver un équilibre personnel — très souvent, en creusant un peu, on retrouve en toile de fond une question de confiance en soi.

Par exemple, Claire, cadre en reconversion, pensait manquer de clarté sur son projet professionnel. En réalité, elle avait une idée précise… mais n’osait pas l’assumer, par peur du jugement de son entourage.

Une racine silencieuse

Ce qui frappe, c’est que la confiance en soi n’est pas toujours évoquée d’emblée. Les clients arrivent souvent avec une demande concrète, un objectif mesurable. Mais à mesure que le dialogue s’approfondit, des croyances limitantes émergent : “Je ne suis pas légitime”, “Je n’ai pas le droit à l’erreur”, “Les autres sont plus compétents que moi”. Ces phrases trahissent une relation intérieure fragilisée.

C’est là que le rôle du coach prend tout son sens : créer un espace sécurisé pour explorer ces blocages sans jugement, et aider le client à reconnecter avec ses ressources personnelles.

Un client, manager depuis peu, me consultait pour améliorer sa communication en réunion. Ce qui l’empêchait de s’exprimer n’était pas technique : il doutait profondément de sa légitimité à diriger son équipe, malgré son expérience et ses compétences.

Une société exigeante

Nous vivons dans une époque où la performance, l’image, la comparaison sont omniprésentes. Les réseaux sociaux, les injonctions de réussite, la pression du “faire plus” érodent doucement mais sûrement notre socle intérieur. Résultat : même des personnes compétentes, expérimentées et appréciées peuvent douter d’elles-mêmes. Cela ne signifie pas qu’elles manquent de valeur, mais simplement qu’elles ont perdu, parfois temporairement, le lien avec leur propre estime.

C’est le cas de Julien, entrepreneur en pleine croissance, qui se sentait constamment “en retard” par rapport aux autres. Lors de nos séances, alors qu’il souhaitait mieux gérer son temps, il a réalisé que ce sentiment venait d’une comparaison permanente avec des figures idéalisées sur LinkedIn… et non de ses résultats réels.

Un pilier transversal

La confiance en soi agit comme un levier transversal : elle influence notre manière de communiquer, de prendre des décisions, d’agir face à l’inconnu ou de gérer l’échec. Sans elle, même les meilleures stratégies ou plans d’action restent lettre morte. Le coaching devient alors un moyen de réaligner l’individu avec ses capacités, de l’aider à se recentrer, à s’autoriser, à oser.

Sophie, DRH expérimentée, voulait oser dire non à certaines sollicitations de la direction. En travaillant sur sa confiance et ses besoins, elle a appris à poser un cadre clair, ce qui a renforcé à la fois son positionnement et son bien-être.

Confiance ≠ assurance permanente

Il est aussi essentiel de rappeler que la confiance en soi n’est pas un état permanent. C’est une dynamique. Elle fluctue selon les contextes, les périodes de vie, les enjeux. Le coaching n’a pas vocation à “fixer” une confiance absolue, mais à développer chez le client la capacité à se reconnecter à sa valeur, à bâtir une confiance authentique et résiliente.

Un dirigeant que j’ai accompagné avait une grande aisance publique… mais une peur paralysante du retour à la maison après un burn-out. Travailler sur sa confiance dans cette nouvelle version de lui-même a été essentiel pour sa reconstruction.

Conclusion : au-delà du symptôme

Lorsque la confiance en soi est mise à jour comme une clé centrale, elle devient non seulement un terrain de travail, mais aussi une porte d’entrée vers quelque chose de plus vaste : la connaissance de soi, la liberté d’agir, et le plaisir d’être pleinement soi-même dans le monde. Et c’est, à mon sens, ce qui rend le coaching si précieux et si profondément humain.

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